Du différend au conflit et à la guerre économique
avec Jacques FONTANEL, Professeur Émérite de Sciences Économiques à l’Université Grenoble-Alpes et au Centre d’études sur la sécurité internationale et les coopérations européennes.
Depuis la fin de la 2ème guerre mondiale, les guerres physiques sont devenues locales (Israël/Palestine, Syrie/Kurdistan/Turquie/Irak, Tigré/Éthiopie, Pakistan/Cachemire/Inde, …) sous le parapluie de la dissuasion nucléaire entre grandes puissances, tandis qu’entre ces mêmes grandes puissances une guerre larvée s’est installée dans la sphère économique.
Celle-ci est même parfois officialisée au grand jour sous forme de sanctions économiques pour contrer des attitudes belliqueuses réelles ou menaçantes de certains pays : quelle est l’efficacité de ces mesures et peut-on les contourner ?
La guerre n’a pas changé de nature – dominer l’ennemi – mais de méthode.
Dans les guerres, les motivations économiques ne sont jamais loin. L’économie préside souvent au déclenchement des guerres… tout en étant percutée en aval par leurs conséquences dramatiques, conduisant souvent à une économie plus administrée. Qu’on se rappelle le pillage des Indes par la Compagnie du même nom, la guerre du caoutchouc en Amazonie, la prise d’Alger en 1830 par Charles X refusant la sommation du dey de payer ses dettes pour le blé, etc…
Même si le commerce mondial est régulé par les règles de l’OMC, les guerres économiques croisées sont permanentes et deviennent de plus en plus sophistiquées bien au-delà du traditionnel espionnage industriel. À tel point que des formations sont dispensées dans des « écoles de guerre économique » pour savoir utiliser toutes les ressources du droit, des marques, des brevets, de la différentiation commerciale…
Que nous apprend l’histoire des différents types de conflits sur leurs origines, leurs conséquences économiques, et leurs issues ?
Avec la guerre Russie-Ukraine et la rivalité USA-Chine dans le Pacifique, quelles perspectives peut-on imaginer en Europe et dans le monde ?