Les Abstractions
avec Lydie REKOW-FOND, historienne de l'art
Au XXe siècle, comment l'aventure de l'abstraction invite à appréhender autrement la "réalité" ?
Les abstractions sont plurielles, elles s’attachent à se détacher du monde des apparences, elles s'offrent en une infinité de formes et d'expressions révélant l’existence de réalités diverses, invisibles, autre...
Depuis les pionniers de l'art abstrait, et suivant le cours des événements, l'abstraction incarne d'abord la modernité (KUPKA, KANDINSKY, MALEVITCH, MONDRIAN). À ses débuts, elle célèbre la couleur et l’espace pour exprimer l’intériorité, ou un certain mysticisme.
Après-guerre, elle permet de « prononcer l’indicible » (FAUTRIER, DEBRÉ). Puis elle appuie la force du geste de l’artiste en laissant toute liberté à l'aléatoire et à la spontanéité (POLLOCK, KLEIN). Dans l'art minimal, l’art conceptuel ou le Land Art, elle reste un mode d'expression puissant (LEWITT, LONG). Géométrique ou lyrique, l’abstraction guide vers l’essence de la peinture (Support-Surface).
Vautrée au sein de toutes les formes de créations artistiques et outrepassant les courants, l'abstraction est un mode opératoire qui décuple le champ poétique et continue d'interroger.