L'obstination dans l'erreur
avec Rodolphe KRAWCZYK, Ingénieur de l’École Centrale
Responsable des analyses de risques chez une société de l'industrie spatiale.
Tout le monde peut se tromper, on apprend par l’erreur… mais répéter les mêmes erreurs c’est mauvais signe !
Pourtant, que ce soit dans des organisations, des projets complexes ou dans des situations de la vie quotidienne, il arrive que, tout en disposant des bonnes informations nécessaires et nourri d’expérience, la décision prise conduise à un désastre technique ou personnel.
On se souvient de l’explosion de la navette Challenger en Janvier 1986, de certaines erreurs de pilotage dans les crashs d’avion et collisions de bateaux. Mais ces événements dramatiques sont-ils très différents du fait que 2 piétons se croisant sur un trottoir en voulant éviter l’autre finissent par se heurter, du fiasco judiciaire de l’affaire d’Outreau, ou des échecs amoureux à répétition dans lesquels certains s’engagent ?
Derrière ces erreurs se cachent des mécanismes mentaux, des modes d’organisation ou des procédures qui déterminent des résultats contraires au but recherché : les fameux biais cognitifs qui nous incitent à n’enregistrer que les informations allant dans le sens de ce que nous pensions déjà, l’inertie ou la gêne à se contredire et revenir en arrière (des coûts irrécupérables !), l’ego bien sûr, le consensus à tout prix ou encore la moutonnerie des phénomènes de mode. Il s’agit souvent d’une chaîne de mensonges, surtout à soi-même, ou d’une occultation de pans de la réalité. L’inconscient y est souvent à l’œuvre.
Errare humanum est, perseverare diabolicum !
Quels pare-feu utiliser face à la domination des procédures, l’Intelligence Artificielle et des Chatbots ? Le bon sens retrouvera-t-il sa place grâce à un exercice assidu de l’esprit critique ?